Science & Vie Guerres & Histoire HS 14 2022 11.pdf

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HORS-SÉRIE
N
O
14
NOVEMBRE 2022
HORS-SÉRIE
FICHES
CHNIQUES
TE
S
LES MATÉRIEL
SUR
20
BEL : 9€ - ESP : 9€ - GR : 9€ - DOM S : 9€ - ITA : 9€ - LUX : 9€ - PORT CONT : 9€ - CAN : 12,95$CAN - MAR : 96DH - TOM S : 1020CFP - CH : 11FS - TUN : 19DTU.
LES PLUS GRANDES
BATAILLES
DE CHARS
DE L’HISTOIRE
KRAINE 1941
U
SOVIÉTIQUE
LE FIASCO
HANNUT 1940,
DOUBNO 1941,
GAZALA 1942,
KASSERINE 1943,
PROKHOROVKA 1943,
TOTALIZE 1944,
LAC BALATON 1945,
PHILLORA ET CHAWINDA 1965,
ABOU AGEILA 1967,
GOLAN 1973,
GUERRE DU GOLFE 1991
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Édito
es plus grandes batailles de chars de l’Histoire, qu’est-ce à dire ? Premier éclaircis-
sement : l’Histoire en question n’a qu’un siècle. Le premier engin à faire entendre le
cliquetis de ses chenilles est, en effet, un Mark I britannique lors de la bataille de la
Somme, le 15 septembre 1916. Un monstre rhomboïdal aveugle, sans tourelle, avec
un moteur de Clio. Sur les 49 qui doivent être engagés ce jour-là, 31 refusent de
démarrer ou s’égarent, et la plus grande partie du reste se fait démolir par l’artillerie
allemande. L’arme blindée annonce ainsi la couleur dès le berceau : elle est technique
et elle est fragile. Technique : il lui faut des mécanos, des armuriers, du combustible,
des huiles, des obus et des balles de différents types, des pièces de rechange en quantité. Fragile : un
char ou un paquet de chars laissés seuls sur un champ de bataille sont virtuellement morts. Il lui faut des
éclaireurs, des fantassins portés, de l’artillerie antichar et de campagne qui roule à son allure, du génie de
combat, une police de la route, des positions de départ soignées, des terrains fermes et une défense antiaé-
rienne. Les centaines de carcasses de chars russes brûlées et souvent détourellées, sur la route au nord de
Kiev, sont là pour rappeler que, même en 2022, c’est une leçon basique de l’histoire militaire du
XX
e
siècle.
Une fois ces conditions de survie assurées au sein d’une structure de combat adaptée – corps, division ou
brigade –, le char peut tenir ses promesses et réaliser des prouesses. Celles de la Wehrmacht sont restées
dans les mémoires car, durant les trois premières années de la Seconde Guerre mondiale, aucune autre arme
blindée n’a été capable de lui régler son compte. Heinz Guderian a réellement été le Murat de ce conflit, et
la chevauchée de Sedan à la baie de Somme l’équivalent de la folle poursuite de 1806. Gembloux-Hannut,
Doubno, Gazala, Kasserine, Koursk – batailles décortiquées dans ce numéro – rappellent le souvenir
de cette domination germanique. Il en est resté, dans certaines gazettes, un culte de la division Panzer, SS
de préférence.
Puis vint le temps du rééquilibre : la Panzerwaffe fut engloutie par la masse, la qualité et la compétence
des divisions blindées américaines et des armées de chars soviétiques, sous un ciel sans Luftwaffe. On se
gardera d’oublier, et c’est le deuxième éclaircissement à apporter à l’angle choisi pour ce 14
e
hors-série,
que le combat char contre char est toujours resté l’exception. D’ailleurs, dans presque tous les cas sauf,
peut-être, dans l’URSS de 1941 et sur le plateau du Golan en 1973, le gros des pertes en chars est le fait
de l’artillerie, des mines, de l’aviation et des armes antichars portatives. C’est vrai lors de l’opération
Totalize, nouvel échec des inventeurs du tank, les Britanniques, qui n’arriveront jamais à trouver le bon
équilibre interarmes. C’est vrai aussi autour du lac Balaton en 1945, à Chawinda en 1967 entre Pakistanais
et Indiens, en 1991 dans le désert irakien.
Après la Seconde Guerre mondiale, chaque force armée, aussi petite soit-elle, a voulu ses chars alors qu’il
venait d’être démontré que cette machine a besoin d’un écosystème lourd et cher pour combattre et survivre.
C’est que l’engin était devenu le symbole incontournable de la force terrestre, de la puissance de l’État et, le
cas échéant, le dernier rempart de son autorité. C’est ainsi qu’aujourd’hui encore, les dix premières armées
africaines maintiennent à leur ordre de bataille, au beau milieu de sociétés accablées de maux, près de 9 000
chars de combat. Sans doute la majeure partie d’entre eux n’est-elle pas opérationnelle, voire carrément
obsolète ; mais on continue à les sortir les jours de parade et les jours d’émeute : une foule est plus facile à
impressionner ou à terroriser qu’une section de fantassins pilotant drones tueurs et postes de tirs Javelin. Sur
cette pirouette, je vous laisse devant ce numéro qui colle au mieux à l’histoire de ce type de bataille somme
toute pas si fréquent, la « grande » bataille de chars.
Inoxydablement vôtre.
Jean Lopez,
directeur de la rédaction
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Guerres & Histoire
HS N
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Sommaire
6
LES PLUS GRANDES
LE CHAR AU XX
E
SIÈCLE :
RAGE, ESPOIRS ET DÉCEPTIONS
LA SECONDE GUERRE MONDIALE
14
22
32
40
HANNUT, 1940 :
la mère de toutes les batailles blindées
DOUBNO, 1941 :
l’Armée rouge échange des chars
contre du temps
GAZALA, 1942 :
la dernière morsure du Renard
JOURNAL DE GUERRE
d’un régiment blindé britannique
50
58
66
74
KASSERINE, 1943 :
l’Afrikakorps jette ses derniers feux
PROKHOROVKA, 1943 :
la fabrication d’un mythe
TOTALIZE, 1944 :
autopsie d’une exploitation ratée
LAC BALATON, 1945 :
l’ultime coup de corne des panzers
4
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Guerres & Histoire
BATAILLES DE CHARS
DE L’HISTOIRE
APRÈS 1945
88
96
106
PHILLORA ET CHAWINDA, 1965 :
Inde et Pakistan font match nul
au Pendjab
GUERRE FROIDE :
l’OTAN manœuvre en Europe
ABOU AGEILA, 1967 :
le cas d’école du combat
interarmes
114
122
GOLAN, 1973 :
Zvika Gringold seul face
à une division blindée
GUERRE DU GOLFE, 1991 :
les chars de la coalition écrasent l’Irak
CRÉDITS COUVERTURE ET SOMMAIRE : PETE BRISTO/BRITISH ARMY/AFP – GETTY – MIRRORPIX/GETTY IMAGES
Guerres & Histoire
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